dimanche 21 septembre 2014

Humahuaca – Susques : un vent à dépoiler les lamas !

(Article posté à San Antonio de los Cobres, faute de réseau internet à Susques)

Après avoir dégusté quelques empanadas sur la « plaza » de Humahuaca (Mmmm ! On adore cette spécialité argentine, petit beignet frit garni de légumes, de viande et de fromage), nous sommes repartis à vélo en direction de Tilcara. A peine quelques kilomètres parcourus, et qui avons-nous croisé ? Mariano et Agnese ! Ils accompagnaient quelques clients cyclistes sur un tour de quelques jours dans la région. Nous étions vraiment heureux de nous revoir : embrassades, discussions animées, échange de bonbons, photos, et chacun est reparti dans sa direction.

Nous avons roulé tranquillement le long de la route n°9, au milieu de la « Quebrada de Humahuaca », vallée classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Il faut reconnaître qu’elle était belle cette vallée : le vert des arbres, le jaune des champs, le rouge, rose et ocre des montagnes, superbe ! En revanche, nous avons moins apprécié la circulation, plus importante et surtout plus rapide que sur les routes boliviennes !

A Tilcara, nous avons élu domicile dans un petit camping basique, mais confortable, avec de l’ombre et de bonnes douches chaudes. Là-bas, nous avons fait nos premiers barbecues : viande de bœuf argentine et saucisses, un régal !

Puis, nous avons continué notre route jusqu’au village touristique de Purmamarca. Nous avons dîné dans un petit resto dans lequel jouait un groupe de musique local. C’était vraiment très sympa, l’ambiance était bonne, Lise et Augustin ont applaudi, tendu les oreilles, et écarquillé les yeux pendant toute la soirée. Le lendemain matin, nous sommes allés faire une balade à pied autour de la montagne aux 7 couleurs. C’était vraiment très beau et très agréable, d’autant plus agréable que les enfants ont marché sans râler pendant plus d’une heure !

Après ces quelques jours de tranquillité et de confort, les choses sérieuses ont commencé. La très connue « Cuesta de Lipan » nous attendait : 2000 m de dénivelé positif sur 35 kms. La première partie était plutôt facile, nous avons fait notre première halte dans le lieu-dit de Lipan. Pas âme qui vive, mais une petite école avec quelques jeux pour enfants a fait office de lieu de bivouac.

Et le lendemain, nous avons grimpé, grimpé, encore grimpé… Avec ses innombrables lacets à flanc de montagne, la route était de toute beauté. Nous avons beaucoup été encouragés par les voitures, les motos et les camions ; on nous a même donné quelques biscuits et de l’eau, ça faisait chaud au cœur. Les derniers kilomètres ont été épouvantables : non seulement la pente était raide, mais un terrible vent de face nous empêchait d’avancer ; impossible de pédaler, alors nous avons poussé nos vélos, en râlant contre ce maudit vent. Puis, ouf, sauvés, dans un virage un peu à l’abri du vent, nous avons pu planter notre tente derrière une petite maison-boutique. Là, le jeune et très gentil Marco nous a aidé à planter les sardines ; lui aussi était en vélo et allait redescendre à Purmamarca dans la soirée : 46 minutes pour descendre ce que nous avions monté en 1,5 jour !

Ce jour restera dans nos mémoires pour deux raisons : ce sera probablement notre record d’ascension du voyage (1280 m de dénivelé positif), et c’était le 13 septembre, anniversaire de notre petite Lise ! Dans la tente, nous avons bien fêté l’évènement : ballons roses, verres de princesse, assiettes Charlotte aux fraises, cuillères Hello Kitty, gâteau Barbie, Lise était aux anges ! Elle avait tellement peur de devoir souffler ses bougies sur un bout de pain rassis (allusion à l’anniversaire de Julien, 1 mois et demi plus tôt)… Après l’ouverture de quelques cadeaux, nous avons organisé une petite boum dans la tente, une salle une ambiance, mais quelle ambiance ! Très chouette soirée, après une très dure journée…

Nous nous attendions à une étape facile le lendemain, erreur… Certes, la matinée en descente au milieu de superbes paysages était plutôt agréable ; certes la pause déjeuner au soleil sur le salar de « Salinas grandes » était très chouette, mais les 13 kms de ligne droite avec un incroyable vent de face furent terribles ! Virginie a choisi l’option « pédalage » et faisait péniblement du 6 kms/hr ; Julien a choisi l’option « poussage » et faisait aussi péniblement du 6 kms/hr… Dur dur, d’autant plus que sur cette partie, personne ne nous encourageait : en voiture, les gens ne se rendaient pas compte de la puissance du vent et donc de la difficulté. Pour nous faire encore plus mal au moral, nous avons roulé 300 mètres dans l’autre sens : 25 kms/hr… tout est dit…

Notre bivouac dans la cour de l’école de Tres Pozos était un peu triste : le village était en deuil, suite au décès d’un petit garçon la veille. Le lendemain, nous avons franchi un nouveau col, sans vent cette fois-ci, et aujourd’hui nous nous reposons dans la bourgade de Susques. Demain nous prévoyons de nous élancer sur la mythique route 40, qui traverse l’Argentine du nord au sud. 550 kms de piste sont au programme, mais cette fois-ci, nous ne sommes pas certains que nous aurons la force de les affronter… Nous allons étudier la possibilité de prendre des bus pour les tronçons difficiles (le col de Acay notamment, à 5000 m d’altitude, nous fait un peu peur…) A bientôt pour la suite de nos aventures !

 
 


 


 
 

 

2 commentaires:

  1. Même pour trois minutes lors de votre mise en route à Purmamarca, c'était génial de vous voir passer!! On vous encourage, continuez bien! Aloïs et Romane

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  2. Ah, on commençait à s'inquiéter, je trépignais d'impatience de vous lire moi!!! Je vous rappelle que votre blog contribue à ma bonne rééducation et j'étais un peu en manque!!!
    Il n'y a qu'un mot à vous dire: BRAVO!!!
    A non, j'oubliais aussi: Joyeux Anniversaire Lili!! Tu te rends compte, fêter ton anniversaire à l'autre bout de monde!!! Ce devait être super! Et avec une ambiance pareille en plus, et une organisation du tonnerre, j'espère que tu t'en souviendras longtemps!!! Gros bisous Lili à toi et toute ton équipée sauvage.
    Juliette, Émilie et Julien

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