Tout
d’abord, merci à tous pour vos messages d’anniversaire. Pour ses 25 ans (à peu
près… c’est comme les indications kilométriques en Argentine, on n’est pas à 15
kms près…), Virginie a eu droit à un bon repas, une excellente bouteille de
vin, un beau gâteau et un joli petit cadeau. Malheureusement, Julien est tombé
malade quelques heures avant le repas (virus de gastro-entérite a priori), et la
soirée a été quelque peu gâchée…
Une
fois Julien remis sur pieds, nous sommes repartis sur nos vélos en direction de
Junin de los Andes. Pour rejoindre cette bourgade touristique, nous avons
choisi de passer par une petite route de montagne, beaucoup plus jolie et
tranquille que la route directe, monotone et ennuyeuse.
Les
deux premières journées se sont plutôt bien passées ; le temps était assez
venteux, le ciel plutôt couvert, mais la route et les paysages étaient
agréables. C’est la deuxième nuit que les difficultés ont commencé... Nous
avions installé le campement dans un endroit tout mignon tout plein : dans
l’herbe, au bord d’un petit ruisseau, au milieu des vaches, des béliers et des
chevaux, bref, le bivouac parfait ! Parfait jusqu’au moment où le vent s’est
levé… Ce n’est pas un mythe, quand le vent souffle en Patagonie, il ne fait pas
semblant, il souffle fort, très fort ! Pendant toute la nuit, des rafales
de 80 à 100 km/hr ont maltraité notre tente. Difficile pour nous de fermer
l’œil… Lise s’est réveillée à plusieurs reprises, la situation l’amusait. Quant
à Augustin, il a ronflé non-stop de 21h à 7h du matin. Nous pensions que le
vent allait se calmer avec le lever du soleil ; pas du tout, au petit
matin il était littéralement déchaîné ! Les arceaux de la tente se
pliaient jusqu’à toucher le sol ! D’ailleurs la tente n’est pas sortie
indemne de cette histoire, quelques arceaux resteront définitivement tordus et
fragilisés. Dommage que nous n’ayons pas de photos et vidéos de l’épisode
« pliage de la tente », c’était épique !
Une
fois tout notre barda rentré dans les remorques, il a fallu reprendre la route.
Nous avons réussi à faire 900 mètres, la majorité en marchant, car le vent nous
faisait tomber de nos vélos. Il n’était pas raisonnable de continuer ainsi,
d’autant plus que nous savions qu’il n’y avait pas de village avant 50 kms.
Nous avons donc essayé de faire du stop. Mais le peu de véhicules qui passaient
étaient soit trop petits, soit déjà bien chargés. En plus du vent, il faisait
froid ; de temps en temps tombaient des petits flocons de neige, ou plutôt
de glace. Les enfants étaient cloitrés dans leur remorque. Virginie tentait de
s’abriter dans une vieille carcasse de voiture abandonnée. Et Julien, tel un
héros, affrontait les éléments et arrêtait les voitures. Au bout de 2 heures
d’attente, notre sauveur est arrivé : il s’appelait Juan. Juan n’allait
pas bien loin, juste chez lui, 3 kms plus loin. Mais tant pis, c’était toujours
mieux que de rester au froid. Nous avons chargé les vélos dans son 4x4 et nous sommes
allés jusqu’à la ferme de Juan, où il vivait avec sa mère, sa sœur et un
ouvrier. Il nous a prêté une petite pièce, où chauffait un bon poêle à bois.
Là-bas, nous avons pu manger, nous réchauffer, nous reposer et réfléchir à la
suite. Dans l’après-midi, le vent s’est calmé, mais nous n’avions pas le goût à
reprendre les vélos. Alors Juan nous a emmenés sur la route, dans le but
d’essayer de monter dans le seul bus de la journée. Il était vraiment adorable
ce Juan, un bon gars, une bonne pâte comme on dit. La chance a tourné en notre
faveur, puisque très rapidement un 4x4 vide est passé, spontanément il s’est
arrêté et nous a proposé de nous emmener dans le village d’Aluminé, 65 kms plus
loin. Super, impeccable. Nous avons ainsi fait la connaissance de Paula et
Eduardo, un couple de gauchos argentins, très gentils et serviables.
Après
une bonne nuit de repos sur une aire de camping d’Aluminé, nous avons repris la
route en direction de Junin. 110 kms de piste, le long de la superbe rivière Aluminé,
au milieu des pins et autres arbres de la région, c’était vraiment très
chouette. Le vent était encore présent, mais beaucoup moins fort, et surtout il
était dans notre dos !
Bon,
tout n’était pas parfait pour autant : après le vent, c’est Lise qui nous
a causé de petits soucis. Le premier soir, la pauvre a souffert d’une otite
carabinée. Heureusement, notre trousse à pharmacie bien remplie nous a permis
de la soigner rapidement. Et la nuit suivante, c’est le virus de la gastro qui
s’est attaqué à elle : vomissements à répétition dans la tente, un vrai
bonheur ! Vêtements, matelas et duvets s’en souviennent encore !
Julien tentait de gérer la situation à l’intérieur de la tente, alors que
Virginie faisait des lessives dans la rivière glacée, à la lumière de sa frontale !
Aujourd’hui nous sommes à
Junin de los Andes, dans un camping très agréable. Il fait beau, la ville est
plaisante. L’endroit idéal pour nous remettre de toutes nos émotions !
Aaaaah, les photos de dingue encore une fois!! Que d'émotions en effet; on espère qu'il ne reste pas les odeurs de vomito dans tout votre équipement... Moi je dis, toutes ces péripéties, tout ce vent et tout ce vomi, c'est le signe qu'il est temps de rentrer, lol!!!!!!
RépondreSupprimerDe gros bisous de nous trois. Ici, tout va bien (enfin autant que l'on puisse aller bien avec un dos cassé!!!) et Juliette a soufflé sa première bougie le week-end dernier; on vous envoie une photo en MP.
Juliette, Emilie et Julien