Finalement
notre halte à Junin de los Andes fut un peu plus longue que prévue :
Augustin a à son tour contracté le virus de la gastro, et nous avons préféré
rester un jour de plus au camping de Junin pour gérer les vomissements et
autres désagréments…
Nous
avons ensuite pris la route de San Martin de los Andes. Entre Junin et San
Martin, la circulation était assez dense, mais la route et les paysages étaient
agréables. En arrivant à San Martin, drôle de coïncidence, nous avons croisé
Eduardo, un argentin avec qui nous avions bivouaqué près de Zapala. Eduardo,
habitant de San Martin, nous a invités à passer la nuit chez lui, mais de peur
de gêner, nous avons préféré décliner l’invitation. C’était étonnant de
recroiser par hasard Eduardo. Mais encore plus étonnante fut la deuxième
surprise de la journée : en descendant les rues de San Martin, nous nous
sommes fait héler par un grand type avec des dreads et un maillot de foot
argentin : non, incroyable, Loïc !! Le cycliste français avec qui
nous avions bivouaqué 2 mois plus tôt en Bolivie. A Uyuni, aucun de nous ne
pensait aller en Patagonie argentine ; depuis Uyuni, nous avons suivi des
parcours très différents (Loïc a parcouru 2 fois plus de kms que nous…) ;
et le hasard a fait que nous nous sommes retrouvés à San Martin de los Andes…
Nous nous sommes installés dans un très joli camping, bien herbeux, avec vue
panoramique sur le lac, et nous avons passé une agréable soirée en compagnie de
Loïc et d’un couple argentin (Valeria et Franco) en voyage depuis plusieurs
années.
Le
lendemain matin, nous nous sommes élancés sur la fameuse « ruta de los 7
lagos » : 110 kms de route zigzagant au milieu de forêts et de lacs,
avec de superbes sommets enneigés en toile de fond. Les paysages avaient un
petit air de nos Alpes, de notre lac d’Annecy et de notre lac du Bourget, en
plus sauvage. C’était vraiment très beau. Les enfants ont fait trempette dans
les lacs : téméraires, ils se sont élancés plein d’entrain en couche et en
culotte, mais finalement ils n’ont pas réussi à passer le cap des
chevilles !
Un
peu avant Villa La Angostura, l’ambiance a complètement changé : le froid
et la pluie ont remplacé la douceur et le soleil. Ah enfin nous allions pouvoir
tester notre matériel de pluie ! C’était la première fois depuis le début
de notre voyage que nous allions rouler sous la pluie. Il s’est avéré que
pédaler sous la pluie n’était pas le plus difficile ; le plus compliqué
était de trouver des endroits à l’abri pour faire les pauses, et le plus
terrible était, lorsque nous étions bien à l’abri, de regarder la pluie tomber
averse et de se dire « Bon, il faut repartir… » C’est dans cette
ambiance que nous avons croisé un Azerbaïdjanais à vélo : il pleuvait des
cordes, il avait le vent de face, il était équipé d’une misérable cape de pluie
qui volait au vent et de petites chaussures type Converse complètement
trempées. Mais il avait aussi le sourire jusqu’aux oreilles, il était heureux. Etonnant
ce garçon : en fait, il était parti pour faire le chemin de St Jacques de
Compostelle, et finalement il s’est retrouvé au Sénégal, puis en Amérique du
Sud. Cette rencontre nous a fait relativiser : allez, arrêtons de nous
plaindre avec nos sacoches étanches, nos supers guêtres et nos gore-tex,
roulons !
Notre
première galère arriva à Dina Huapi. Il faisait froid, il pleuvait, nous
commencions à être bien fatigués, nous voulions établir notre bivouac dans
cette petite ville. Il n’y avait malheureusement pas de camping ; qu’à
cela ne tienne, nous allions trouver un petit endroit tranquille pour planter
la tente. La police nous a refusé l’accès à un parc et nous a expliqué qu’un
arrêté municipal interdisait tout campement dans la ville. Deux habitants n’ont
pas accepté de nous prêter un bout de leur jardin, une association n’a pas
voulu qu’on s’installe près de leur salle des fêtes, les pompiers n’ont pas pu
nous héberger… Pour la première fois depuis le début de notre voyage, nous nous
sommes sentis rejetés. Il fallait se faire une raison, nous étions désormais
dans une région riche et moderne, avec tout ce que cela comporte de négatif :
l’indifférence des gens vis-à-vis des autres, la méfiance par rapport à ceux
qui sont « différents », l’absence du sens de l’hospitalité. Ah !
Comme elle était loin notre Bolivie accueillante et chaleureuse ! Nous
avons encore cherché un endroit à l’abri des regards pour nous installer, mais
le froid, la pluie et le vent étaient de plus en plus menaçants, nous avons
donc choisi de nous rendre à l’hôtel. Cette nuit a fait du mal à notre
portefeuille, mais il faut le reconnaître, comme il était bon de se mettre au
chaud, de se doucher et de se faire une petite soirée plateau repas devant la
télé avec les enfants !
Cette
soirée a aussi été l’occasion de se renseigner sur la météo : pour les 2
jours à venir, la pluie, le froid et le vent allaient être de plus en plus forts.
Même la neige prévoyait d’être au rendez-vous. Le conseil familial a donc
décidé de stopper le vélo et le camping pendant quelques jours et d’aller se
mettre à l’abri dans une petite auberge de Bariloche. Le lendemain, il a tout
de même fallu rejoindre la ville de Bariloche : 1h45 pour faire 13 kms !
Le vent était violent, la pluie était glaciale, aïe, aïe, dur, dur !
Bariloche
est une grande ville chic et touristique, elle est située au bord d’un lac au
milieu des montagnes. C’est très chouette. Nous sommes logés au « Home
hostel », une petite auberge de jeunesse très sympa dans le centre-ville.
Nous profitons de ces jours de repos pour faire quelques réparations (tente,
sacoches, vêtements), pour jouer avec les enfants et pour faire des balades
sous la neige. Nous disposons d’une grande cuisine commune, l’occasion de nous préparer
de bons petits plats et d’organiser de belles soirées crêpes !
Le
départ vers le sud est prévu pour demain, si la météo le veut bien…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerFaire preuve d'adaptation et rester calme auront été vos maîtres mots! BRAVO! Enfin, on voit vos trognes de plus près!! Bon ben, c'est bien ce qu'on se disait: on kiffe vraiment la barbe à papa (on fait dans le jeu de mot aujourd'hui!) et Augustin a bien changé dites donc!
RépondreSupprimerAu moins, avec cette pluie, vous ne pourrez pas dire que vous avez traîné vos capes de pluie pour rien!! Vu d'ici, ça nous fait presque plaisir de voir que vous galérez un peu les chanceux!!! On plaisante!
Ce week-end, c'est la fin des vacances de la Toussaint (Lise, profites encore un peu de ne pas être à l'école!!!), on récupère Juliette qui a passé une semaine à St-Etienne. Rien de palpitant de notre côté. Les papillotes sont déjà sorties et les catalogues de jouet sont arrivés dans les boîtes à lettres... bref, DE-PRI-MANT!!! Profitez, même sous la pluie, moi j'vous l'dit! Allez, en vélo Simone!
Enormes bisous de nous trois.
Juliette, Emilie & Julien
Trop beau votre périple...
RépondreSupprimerIci c'est l'été indien pour encore qqs jours : il y a encore moyen de pique-niquer au soleil et de jouer dans l'herbe en t-shirt au plus beau de la journée... Demain pour nous ce sera Dent de Crolles en famille (et descente parapente pour le papa)
Et vous, direction El Bolson ?
En tout cas j'espère que vous avez profité de votre halte à Bariloche pour tester la "fondue de queso" et le "chocolate en rama" ?
Bonne continuation !