mardi 9 septembre 2014

Tupiza – Humahuaca : Argentine, nous voilà !

Juste avant de quitter Tupiza, en prenant notre petit-déjeuner, nous avons discuté avec Agnese et Mariano, un couple italo-argentin. Très humblement, Mariano nous a expliqué qu’il était aussi amateur de vélo ; petit-à-petit nous avons découvert qu’en fait, il a parcouru plus de 160 000 kms à vélo dans 64 pays à travers le monde ! Il en a d’ailleurs fait son métier : désormais, avec Agnese, il organise des tours sur mesure à vélo pour des clients du monde entier. Nous avons récupéré quelques informations intéressantes sur notre parcours en Argentine, et nous avons quitté Tupiza.

Qu’il était bon de retrouver le bitume de la route ! Même si les dernières étapes boliviennes étaient loin d’être aussi faciles que ce que nous nous étions imaginé : les pentes nous ont semblé bien longues et bien raides.
 
Lors de notre première pause pique-nique dans le petit village de Suipacha, nous avons été invités par une maîtresse à visiter l’école. Quel accueil ! La classe des tout-petits a répété en cœur et en français « Bonjour Lise et Augustin ! » ; chacun à son tour, les enfants de la classe se sont présentés et ont serré la main de nos deux petits blondinets. Lise et Augustin étaient tout intimidés et excités à la fois, ils gardent un bon souvenir de ce passage à l’école.
 
En milieu d’après-midi, nous sommes arrivés à Arenales. Et devinez quoi ? C’était la fête bien-sûr ! La fête de l’école cette fois-ci : les tournois de foot et de baskets entre collégiens s’enchainaient, la fanfare retentissait, les petits enfants jouaient, et les adultes papotaient et buvaient des bières. L’ambiance était très sympa, nous avons donc décidé de rester dormir dans le village. Assez rapidement la gardienne de l’école nous a proposé une classe vide pour dormir, et encore une fois nous avons été invités à dîner. Ah, l’hospitalité bolivienne ! Nous avons beaucoup à apprendre nous européens…
 
Le lendemain nous avons rejoint Villazon, la dernière ville avant la frontière argentine. Là-bas nous avons mangé, la larme à l’œil, notre dernier poulet-frites-ketchup (Augustin ne parle pas beaucoup, mais « poulet-frites-ketchup », il maîtrise !), nous avons passé notre dernière nuit en Bolivie, et le lendemain matin à l’aube, nous nous sommes engagés dans le passage des douanes.
 
Les douanes… quelle aventure ! 2h30 d’attente pour obtenir l’autorisation de sortir de Bolivie et le visa pour l’Argentine. Cela dit nous ne nous sommes pas ennuyés, nous avons observé un drôle de ballet : en parallèle de la douane classique, il y avait une sorte de chemin clôturé, de 2 mètres de large environ, sur lequel des centaines de boliviens équipés de petits chariots couraient sans répit pour passer de la marchandise depuis l’Argentine vers la Bolivie(le peso argentin est tellement dévalué, que les produits sont désormais moins chers en Argentine qu’en Bolivie).
 
Ce que nous ne savions pas, c’est que La Quiaca, première ville argentine après la frontière, ne possédait pas de bureau de change... Arg ! Pas le choix : Virginie, 1400 bolivianos dans les poches, a dû laisser sa petite famille en Argentine, et retourner seule en Bolivie… File d’attente pour sortir d’Argentine, tampon sur le passeport, re-file d’attente pour revenir en Argentine, re-tampon sur le passeport… La journée a vite été remplie !
 
Heureusement, les villes argentines disposent de beaucoup plus d’infrastructures que les villes boliviennes. Pendant tout ce temps, les enfants ont donc bien profité d’un petit parc avec des jeux, ce qu’ils n’avaient pas vu depuis au moins un mois !
 
Lors de nos premiers kilomètres sur les routes argentines, les paysages ressemblaient à s’y méprendre à ceux de l’altiplano bolivien. La principale différence était que tous les champs étaient clôturés et fermés à clé ; difficile donc de trouver des endroits pour bivouaquer. Le premier soir nous avons dormi sur le terrain de foot d’un petit village (à noter que l’Argentine n’est pas tellement plus propre que la Bolivie : des tonnes de morceaux de verre décoraient tristement le terrain de foot…). Le deuxième soir, nous avons franchi une clôture semi-ouverte ; 1 km plus loin, Felipe surveillait ses lamas. Il a volontiers accepté que nous passions la nuit près de sa cabane. Le lendemain dès 8h Felipe était près de notre tente pour papoter, papoter et encore papoter ! Nous savons tout de lui : son passé de champion de cyclisme, son passage par l’alcoolisme, son accident de voiture, etc. etc. Ce monsieur de 67 ans était très touchant, et c’est avec regret que nous l’avons quitté.
 
Un peu plus loin sur notre parcours, nous avons croisé Sol et Javi, un couple d’argentins à vélo, partis 7 mois plus tôt d’Ushuaia. Sol et Javi étaient vraiment très sympas et nous ont donné beaucoup de bons conseils pour notre itinéraire : c’est décidé, après Purmamarca, nous repartons sur la piste !
 
Aujourd’hui, nous sommes à Humahuaca pour une petite journée de repos. Nous nous arrachons les cheveux avec les taux de change du peso argentin. Les problèmes d’inflation et de dévaluation de la devise sont tellement importants ici, qu’il existe deux marchés financiers : l’officiel, où 1 euro vaut environ 11 pesos, et le parallèle, où 1 euro vaut environ 17 pesos. Pas facile de s’y retrouver…
 
 
 

 
 

 

 

3 commentaires:

  1. Pour info, je viens de vérifier sur une de nos photos, mais à Ushuaïa le panneau annonce "La Quiaca - 5171 km"

    Comme quoi (si jamais vous vous laissiez emporter par votre élan et que vous décidiez d'aller jusque là bas...) vous auriez bien raison de continuer dans le sens nord-sud, c'est plus court de 50 km ;-)

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  2. Question hospitalité, je pense que les enfants vous ouvrent des portes qui pourraient rester fermées sans. c'est bien d'en profiter.
    Je n'ai pas trop saisi comment vous prenez de l'argent et cette histoire de premier village sans change. Ça demande approfondissement.
    Il parait qu'en Argentine la viande est sans égale alors le poulet riz/patates ne va pas trop vous manquer. ;-)

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  3. Juliette, Émilie et Julien12 septembre 2014 à 17:27

    Welcome in Argentine et belle aventure à vous dans ce nouveau pays! Bravo à Virginie pour son escapade en solo!
    Profitez à fond de vos guidons, des paysages, de vos enfants, des belles rencontres... que le temps passe vite...
    Vu d'ici, on a l'impression que vous êtes partis hier et que le retour n'est déjà pas si loin... Oui, profitez!!!
    On vous embrasse.
    Programme pour nous ce week-end?: bein... couchée, ou debout, clouée à Vif, la loose...!!! 1000 pensées

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