Qu’il
était bon de retrouver le bitume de la route ! Même si les dernières
étapes boliviennes étaient loin d’être aussi faciles que ce que nous nous
étions imaginé : les pentes nous ont semblé bien longues et bien raides.
Lors
de notre première pause pique-nique dans le petit village de Suipacha, nous
avons été invités par une maîtresse à visiter l’école. Quel accueil ! La
classe des tout-petits a répété en cœur et en français « Bonjour Lise et
Augustin ! » ; chacun à son tour, les enfants de la classe se
sont présentés et ont serré la main de nos deux petits blondinets. Lise et
Augustin étaient tout intimidés et excités à la fois, ils gardent un bon
souvenir de ce passage à l’école.
En
milieu d’après-midi, nous sommes arrivés à Arenales. Et devinez quoi ? C’était
la fête bien-sûr ! La fête de l’école cette fois-ci : les tournois de
foot et de baskets entre collégiens s’enchainaient, la fanfare retentissait,
les petits enfants jouaient, et les adultes papotaient et buvaient des bières.
L’ambiance était très sympa, nous avons donc décidé de rester dormir dans le
village. Assez rapidement la gardienne de l’école nous a proposé une classe
vide pour dormir, et encore une fois nous avons été invités à dîner. Ah, l’hospitalité
bolivienne ! Nous avons beaucoup à apprendre nous européens…
Le
lendemain nous avons rejoint Villazon, la dernière ville avant la frontière
argentine. Là-bas nous avons mangé, la larme à l’œil, notre dernier
poulet-frites-ketchup (Augustin ne parle pas beaucoup, mais « poulet-frites-ketchup »,
il maîtrise !), nous avons passé notre dernière nuit en Bolivie, et le
lendemain matin à l’aube, nous nous sommes engagés dans le passage des douanes.
Les
douanes… quelle aventure ! 2h30 d’attente pour obtenir l’autorisation de
sortir de Bolivie et le visa pour l’Argentine. Cela dit nous ne nous sommes pas
ennuyés, nous avons observé un drôle de ballet : en parallèle de la douane
classique, il y avait une sorte de chemin clôturé, de 2 mètres de large environ,
sur lequel des centaines de boliviens équipés de petits chariots couraient sans
répit pour passer de la marchandise depuis l’Argentine vers la Bolivie(le peso
argentin est tellement dévalué, que les produits sont désormais moins chers en
Argentine qu’en Bolivie).
Ce
que nous ne savions pas, c’est que La Quiaca, première ville argentine après la
frontière, ne possédait pas de bureau de change... Arg ! Pas le choix :
Virginie, 1400 bolivianos dans les poches, a dû laisser sa petite famille en
Argentine, et retourner seule en Bolivie… File d’attente pour sortir d’Argentine,
tampon sur le passeport, re-file d’attente pour revenir en Argentine, re-tampon
sur le passeport… La journée a vite été remplie !
Heureusement,
les villes argentines disposent de beaucoup plus d’infrastructures que les
villes boliviennes. Pendant tout ce temps, les enfants ont donc bien profité d’un
petit parc avec des jeux, ce qu’ils n’avaient pas vu depuis au moins un mois !
Lors
de nos premiers kilomètres sur les routes argentines, les paysages
ressemblaient à s’y méprendre à ceux de l’altiplano bolivien. La principale
différence était que tous les champs étaient clôturés et fermés à clé ;
difficile donc de trouver des endroits pour bivouaquer. Le premier soir nous
avons dormi sur le terrain de foot d’un petit village (à noter que l’Argentine
n’est pas tellement plus propre que la Bolivie : des tonnes de morceaux de
verre décoraient tristement le terrain de foot…). Le deuxième soir, nous avons
franchi une clôture semi-ouverte ; 1 km plus loin, Felipe surveillait ses
lamas. Il a volontiers accepté que nous passions la nuit près de sa cabane. Le
lendemain dès 8h Felipe était près de notre tente pour papoter, papoter et
encore papoter ! Nous savons tout de lui : son passé de champion de
cyclisme, son passage par l’alcoolisme, son accident de voiture, etc. etc. Ce
monsieur de 67 ans était très touchant, et c’est avec regret que nous l’avons
quitté.
Un
peu plus loin sur notre parcours, nous avons croisé Sol et Javi, un couple d’argentins
à vélo, partis 7 mois plus tôt d’Ushuaia. Sol et Javi étaient vraiment très
sympas et nous ont donné beaucoup de bons conseils pour notre itinéraire :
c’est décidé, après Purmamarca, nous repartons sur la piste !
Aujourd’hui,
nous sommes à Humahuaca pour une petite journée de repos. Nous nous arrachons
les cheveux avec les taux de change du peso argentin. Les problèmes d’inflation
et de dévaluation de la devise sont tellement importants ici, qu’il existe deux
marchés financiers : l’officiel, où 1 euro vaut environ 11 pesos, et le
parallèle, où 1 euro vaut environ 17 pesos. Pas facile de s’y retrouver…
Pour info, je viens de vérifier sur une de nos photos, mais à Ushuaïa le panneau annonce "La Quiaca - 5171 km"
RépondreSupprimerComme quoi (si jamais vous vous laissiez emporter par votre élan et que vous décidiez d'aller jusque là bas...) vous auriez bien raison de continuer dans le sens nord-sud, c'est plus court de 50 km ;-)
Question hospitalité, je pense que les enfants vous ouvrent des portes qui pourraient rester fermées sans. c'est bien d'en profiter.
RépondreSupprimerJe n'ai pas trop saisi comment vous prenez de l'argent et cette histoire de premier village sans change. Ça demande approfondissement.
Il parait qu'en Argentine la viande est sans égale alors le poulet riz/patates ne va pas trop vous manquer. ;-)
Welcome in Argentine et belle aventure à vous dans ce nouveau pays! Bravo à Virginie pour son escapade en solo!
RépondreSupprimerProfitez à fond de vos guidons, des paysages, de vos enfants, des belles rencontres... que le temps passe vite...
Vu d'ici, on a l'impression que vous êtes partis hier et que le retour n'est déjà pas si loin... Oui, profitez!!!
On vous embrasse.
Programme pour nous ce week-end?: bein... couchée, ou debout, clouée à Vif, la loose...!!! 1000 pensées