dimanche 28 septembre 2014

San Antonio de los Cobres – Cachi : au-dessus du Mont-Blanc !

A San Antonio de los Cobres, nous avons fait le plein de réconfort et d’énergie : douches chaudes, glaces, empanadas, steaks de lama, ragouts de mouton… puis le jour du départ est arrivé. Le gérant de l’hôtel et sa petite fille Zoé (1an1/2) nous ont accompagnés jusqu’au coin de la rue, une petite photo, quelques embrassades, et voilà, nous étions repartis sur les pistes avec tout notre barda !
 
La première journée fut assez monotone ; nous avons planté notre tente juste avant les premiers lacets de l’ascension du col de l’Acay. Nous savions que la journée suivante allait être longue et difficile, nous nous sommes donc levés tôt, très tôt, et il faisait froid, très froid… Comme tous les matins frisquets, nous avons emmitouflé nos enfants dans leurs bonnets et leurs doudounes, nous les avons installés dans la remorque, et nous avons placé la remorque en plein soleil : effet solarium assuré !
 
Ce même matin, pendant les préparatifs, une camionnette est passée sur la piste, et quelle coïncidence, il s’agissait de 3 argentins avec qui nous avions discuté à San Antonio quelques jours avant ! Nous avons décidé de leur confier 4 litres d’eau, afin qu’ils les déposent au col, 17 kms plus loin. Message reçu 5 sur 5. A priori…
 
Les premiers kilomètres d’ascension furent particulièrement difficiles : la pente était bien raide, et la piste très sableuse et caillouteuse. Alors comme souvent depuis quelques semaines, nous avons poussé, et encore poussé… Après 5 kms d’effort, nous sommes tombés nez à nez avec nos 4 litres d’eau ! Un malentendu ? Une mauvaise blague ? Nous ne saurons jamais pourquoi nos bouteilles n’ont pas été déposées au bon endroit… Toujours est-il que Virginie a dû se charger de 4 kilos supplémentaires… Arg !
 
Par la suite, la pente s’est adoucie, et l’état de la piste s’est amélioré. Mais la fatigue, le vent et le manque d’oxygène nous empêchaient de pédaler. Alors, comme d’habitude, nous avons poussé ! Ne rigolez pas si quand nous revenons en France nous avons les biceps plus musclés que les cuisses ;-) Peu importe la méthode, l’important est que nous soyons arrivés à ce fameux col, 4895 m d’altitude ! Là-haut le vent était violent et glacial, mais nous étions émus et fous de joie ; les enfants sont sortis de la remorque et tous les 4, nous avons crié, couru, sauté, que du bonheur !
 
La première partie de la descente fut un peu compliquée. A cause de la fatigue, du vent et de l’état de la piste (bon d’accord, à cause d’un peu de maladresse aussi…) Virginie enchaîna quelques petites chutes sans gravité. Et pour la petite histoire, c’est probablement lors d’une de ces chutes qu’une bouteille de 2 litres d’eau fut perdue… Vous vous souvenez, ces fameux kilos d’eau portés comme un fardeau pendant une bonne partie de l’ascension ?!!!
 
Assez rapidement, la piste est devenue étroite et s’est mise à longer un ravin pendant quelques kilomètres. Le paysage était à couper le souffle, hallucinant ! Waouh !
 
Avec le froid, le vent et la fatigue, nous étions frigorifiés et notre premier réflexe en arrivant sur le lieu du bivouac fut d’enfiler notre doudoune. Et là, le drame, plus de doudoune pour Virginie… L’arrière de la remorque des enfants s’était probablement ouvert pendant la descente, et la doudoune était sans-doute tombée. Perdre sa doudoune à 4200 mètres d’altitude, c’était terrible… Pendant que Julien et les enfants montaient la tente, Virginie a marché et couru pendant 1h30 pour retrouver sa doudoune, rien… Dans la soirée, un 4x4 est passé près de notre bivouac, le chauffeur nous a dit qu’effectivement il avait aperçu un objet gris étrange sur la piste environ 8 kms plus haut. Mais il ne pouvait malheureusement pas nous y emmener, car deux pneus de son véhicule étaient crevés. Pendant toute la nuit, nous avons prié pour que les rafales de vent ne fassent pas tomber la doudoune dans le ravin. Et le lendemain, au petit matin, tel un héros, Julien a enfourché le vélo et a remonté la piste. Après 400m de dénivelé et 6 bons kms d’effort, yahoo, Julien a retrouvé la doudoune !
 
La journée qui a suivi, les paysages sont devenus moins rudes, plus doux, plus chauds. Nous avons fait la pause déjeuner au bord d’une jolie petite rivière de montagne. Les enfants ont été tantôt pêcheurs, tantôt pirates, tantôt Robinsons. Pendant cette pause, nous avons vu passer plusieurs véhicules de l’organisation du Dakar ; a priori une étape moto du Dakar 2015 passera par cette piste.
 
Un peu plus loin, nous avons fait la connaissance de Damiana, sa fille Flavia et sa petite-fille Valentina (1an). Trois générations de femmes qui vivent seules au milieu de la montagne, sans aucun moyen de communication avec l’extérieur. Elles nous ont expliqué qu’un puma s’était attaqué à leurs lamas et elles nous ont demandé de prévenir la police de La Poma.
 
Le soir, nous avons demandé à un fermier si nous pouvions planter la tente dans un de ses champs. Il nous a proposé une pièce de sa maison ; nous avons volontiers accepté. Au petit matin, nous avons assisté à la traite des chèvres, le fermier nous a fait visiter sa fromagerie et nous a offert un délicieux fromage de chèvre tout frais. Un bon moment de convivialité, qui plut autant aux parents qu’aux enfants.
 
La journée suivante, nous avons traversé des endroits de toute beauté. Encore des paysages dignes des plus belles cartes postales d’Amérique latine. Puis malheureusement à l’heure de trouver un endroit pour dormir, la piste est devenue monotone et inintéressante. Nous avons dû nous résigner à établir notre bivouac dans une cour d’école. Finalement nous n’étions pas si mal : nous étions à l’abri du vent, il y avait l’eau courante et les enfants se sont amusés comme des fous sur le tourniquet et les balançoires.
 
Le lendemain, nous avons fait une petite halte viticole : nous avons visité la cave d’Alejandro, ingénieur passionné d’agriculture. Nous avons assisté au labour d’une parcelle de vignes, à l’ancienne, avec un cheval. Et nous avons écouté les explications très intéressantes d’Alejandro sur la culture de la quinoa et sur les techniques d’élaboration du vin.
 
A l’heure du déjeuner, nous sommes arrivés au village de Cachi. Et devinez quoi ? Et oui, c’était la fête ! Nous avons été accueillis par 3 sympathiques policiers à vélo, qui nous ont offert quelques verres d’orangeade. Puis nous avons assisté à des danses et musiques traditionnelles, un défilé de chars, l’élection de la reine de Cachi, le tout sous un soleil éclatant : un super moment pour toute la famille !
 
A Cachi, nous avons dégoté un petit hôtel, tenu par une famille absolument charmante. Sans qu’on ne demande quoi que ce soit, la gérante a réparé les pantalons des enfants (c’est vrai qu’ils en avaient grand besoin !), elle nous a aidé à soigner l’énorme bosse qu’Augustin s’est faite sur le front, elle nous a même offert à manger ce midi : de la viande de bœuf argentine cuite au barbecue, aïe, aïe, aïe, nous n’avons probablement jamais mangé de viande aussi succulente !
 
Demain, nous allons continuer notre itinéraire sur la route 40. Encore 140 kms de piste avant de retrouver le bitume. Nous avons parcouru le tronçon le plus difficile de la « ruta 40 », mais nous ne regrettons pas du tout notre choix : mon dieu que c’était beau, sauvage et émouvant !
 
 
 
 

 

 
 

 
 

3 commentaires:

  1. Vous l’avez fait ce col de 4966m : bravo ! à la force des bras et des jambes... cheveux, doudoune, barbe au vent :-) Bravo ! c'est fabuleux.
    Mais comment vous faites pour faire tout ça ?!... Gros bisous la p'tite tribu des Bisons
    Marie et Seb

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  2. Courage pour les kilomètres caillouteux qui sont encore devant vous... mais dites vous qu'au bout il y a Cafayte et ses bonnes bouteilles de Torrontes !

    D'ailleurs si vous avez un peu de place dans la remorque pour en ramener un carton on saura l'apprécier à sa juste valeur ;-)

    Encore bravo pour tous ces kilomètres déjà parcourus et merci de les partager avec nous, ça égaille nos lundis matins au bureau (même si je prends pas le temps de commenter depuis là bas !)

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  3. Como no entiendo frances no leo, soy Cicli, nos conocimos en Cachi, el del video, con maneras de periodista

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