Nous
avons quitté Sabaya au petit matin, et assez rapidement nous sommes entrés sur
le salar de Coipasa. Un salar est un désert de sel, probablement un vieux lac
asséché, sur lequel en saison sèche il est possible de circuler en 4x4, en
camion (ou en vélo !) Nous avons passé la nuit sur l’île de Coipasa. Les
habitants y étaient vraiment charmants. Virginie s’est d’ailleurs sentie très
flattée lorsque le gérant d’une boutique lui a dit qu’il lui donnait 18
ans ; jusqu’au moment où elle s’est rendue compte qu’il était non-voyant…
Puis
le lendemain matin nous nous sommes engagés dans la traversée nord-sud du salar
(40 kms). Du blanc, du blanc, encore du blanc, du sel à l’infini. Nous nous
sentions tout petits et fragiles au milieu de cette immensité de sel. Au loin
se dessinaient les montagnes et quelques îles, comme des mirages. Le sol était
complètement lisse, il y avait peu de vent : pour nos fesses et notre dos,
c’était un véritable bonheur de rouler dans cet endroit ! La pause
pique-nique au milieu du salar a été un beau moment magique et irréel ;
aucun bruit, aucune trace de vie, seuls nous 4 au milieu du désert. Augustin
pourra même se vanter plus tard d’avoir été changé en plein cœur du salar de
Coipasa !
Après
un agréable bivouac sur le bord du salar, nous sommes revenus à la dure
réalité : la piste… Et quelle piste ! D’entrée de jeu, nous avons eu
droit à 1 km de poussée dans le sable (1h), puis à 3 kms de poussée en côte
pleine de caillasse (2h30). Heureusement les choses se sont arrangées par la
suite, et nous avons retrouvé une piste beaucoup plus roulante.
Nous
avons mis 3 jours pour rallier la sortie du salar de Coipasa à l’entrée du
salar d’Uyuni (Tahua). Les ravitaillements ont été difficiles, car tous les
villages traversés étaient quasi-déserts. Ras-le-bol des sandwichs à la sardine
et de l’eau micropurée ! Pendant ces 3 jours, nous avons beaucoup parlé er
rêvé de beaufort, de jambon cru, de baguette fraîche, de gratin dauphinois, de
rôti au jus… Mmmm ! Même les enfants ont participé aux conversations en
évoquant les pains au chocolat, les pains aux raisins et les St Genix !
Nous rêvions aussi de douche chaude (la dernière douche chaude remontant à La
Paz, et encore, plutôt tiède que chaude…)
Heureusement
nous avons lu dans le guide du routard que Tahua était une bourgade assez
touristique disposant d’hôtels de qualité. Quelle ne fut pas notre déception en
arrivant à Tahua : pas un restaurant, et le fameux hôtel de qualité
fermé !! Nous avons fini dans un petit hôtel basique, disposant d’une
douche commune dont on se souviendra toute notre vie : il fallait être 2
pour prendre la douche : un essayait de se laver sans toucher à quoi que
ce soit, sous peine de se prendre une décharge électrique, et l’autre remontait
le disjoncteur toutes les 5 secondes. Véridique ! Et pour manger, et bien
nous avons demandé à Celia, la gérante d’une boutique de nous faire la popote.
Nous étions donc chez elle midi et soir, comme à la maison…
Cela
dit, notre séjour à Tahua restera un bon souvenir : la vue sur le salar
d’Uyuni et sur le volcan Tunupa était magnifique, le soleil était au
rendez-vous, et les autochtones ont vraiment été adorables avec nous.
Ensuite,
très excité (Julien) et un peu anxieuse (Virginie), nous avons entrepris la
traversée du salar d’Uyuni… un rêve, un mythe ! La première étape de 40
kms consistait à rejoindre l’île d’Inca Huasi, perdue en plein milieu du salar.
Contrairement au salar de Coipasa, le salar d’Uyuni n’est pas lisse, mais
craquelé sur toute sa surface. Nous avons été un peu déçus par sa
couleur : les vents violents du mois de juillet l’avaient recouvert d’une
fine couche de sable, le rendant légèrement brun. Malgré tout, rouler sur ce
désert de sable était magique et les paysages à couper le souffle resteront
gravés à vie dans nos mémoires. Nous sommes arrivés sur l’île sans souci, et
là, le choc : des 4x4 par dizaines, des touristes par centaines… Bon, nous
avons essayé de faire abstraction de ce flux touristique, et nous avons fait
une agréable balade sur l’île, en jouant autour des cactus géants. Puis nous
avons tranquillement attendu le coucher du soleil. Tous les touristes étant
partis, nous n’étions plus que 11 : nous 4, 3 cyclistes anglais et
allemands bien sympathiques, le gardien de l’île qui nous a fait tout un show
avec nos vélos, et 3 alpagas qui eux aussi nous ont fait un petit spectacle de
danse ; un bon moment de simplicité et de bonheur.
Le
lendemain, nous nous sommes attaqués à la deuxième partie de la traversée :
70 kms pour rejoindre Colchani. Alors là avouons-le, au bout de 70 kms, le
salar, ce n’était plus du tout fantastique, magique, irréel et tout et tout, c’était
plutôt… barbant, ennuyeux, rasant ! Heureusement, le vent nous a aidés à
faire les 20 derniers kilomètres.
A
Colchani, nous avons planté la tente à 100 mètres d’un hôtel de sel très
luxueux. Nous avons bien essayé d’envoyer nos enfants dans le hall de l’hôtel
pour qu’ils inspirent la pitié et qu’on nous offre une chambre, mais ça n’a pas
fonctionné... Tant pis, comme d’habitude, le programme de la soirée a été
chips-eau pour l’apéro, pâtes à l’huile d’olive à la lueur de la frontale, une
pomme à partager en 4, un peu de musique et extinction des feux à 20h !
Aujourd’hui
nous sommes à Uyuni, où nous apprécions chaque seconde de confort : chambre
agréable, douche chaude, internet, jeux pour les enfants, bières, vin,
poulet-frites, pizzas, glaces, trop bon ! Ce matin, nous avons visité le
cimetière des trains : de vielles locomotives toutes rouillées dans
lesquelles les enfants se sont pris pour des stars de vieux westerns. Cet
après-midi nous nous reposons, et demain, en route pour Tupiza !
PS. N'oubliez pas de lire l'article Sajama-Sabaya ; il décrit les étapes précédentes, mais faute d'internet nous n'avons pu le mettre en ligne qu'aujourd'hui seulement.
J'adore!!! Vous vous êtes éclatés à faire vos photos, elles sont top! Encore des paysages magnifiques où vous etiez seuls au monde...Anael et Timothe font de gros bisous à Lise et Augustin et nous on vous embrasse bien fort! Ça fait vraiment plaisir d'avoir de vos nouvelles!
RépondreSupprimer15 jours sans nouvelles ça commençait à faire long !
RépondreSupprimerOn attendait avec impatience vos derniers articles. Vous avez l'air de bien vous amuser. Continuer comme ça et bravo pour vos photos… elles sont tout simplement superbes !
Eh bien que de péripéties! Et de très belles photos. Les enfants sont heureux ça fait plaisir à voir. J'ai trouvé du travail, je commence lundi, je vais faire de la saisie informatique pendant 3 mois. Continuez à nous faire rêver avec ces beaux paysages. Gros bisous à tous les 4. Emma.
RépondreSupprimerOuah !!!!!!!!!!
RépondreSupprimerOn est scotchés par votre trajet. Encore de sublimes photos !!!!
Nous on arrête de vous suivre (sur la route pas sur le blog) : on n'a pas votre courage. On va prendre un itinéraire plus simple... Nous sommes admiratifs.
Chapeau bas à toute la famille, pour l'itinéraire choisi et surtout réalisé ! On n'a pas réussi ! On est en Argentine et nous profitons de la chaleur et du soleil ainsi que de la gastronomie et de pentes moins rudes... Encore bravo bonne continuation, profitez !
RépondreSupprimerGuillaume et Servane de la Cyclofamily, www.par4cheminsavelo.fr
PS : Cela faisait 3 mois que l'on arrivait pas à poster de commentaire, ca à l'air de marcher ! Avez vous un mail pour plus échanger ? cyclofamily@par4cheminsavelo.fr
Bravo à vous tous! Nous sommes en route vers La Paz et nous espérons bien faire les Salar! Quelle était la température lors de votre passage là-bas?
RépondreSupprimerVos photos sont superbes!
Charles et Denise
Blogue: www.chardenvelomonde.blogspot.ca
Si avec ça, je ne fais pas de doux rêves...
RépondreSupprimerGros bisous les minimoys!!!!
Juliette,Émilie et Julien
Je suis tout simplement époustouflée par ce que vous faites.
RépondreSupprimerVirginie et Julien BRAVO J'admire Lise et Augustin qui sont toujours très souriants Vos photos sont magnifiques
Gros bisous de tata Hélène et tonton Michel