Avant
de quitter Uyuni, Julien s’est chargé de l’achat de nourriture pour les étapes
à venir ; il est revenu avec : 3 kgs de pâtes – ok, 30 tranches de
jambon et 30 tranches de fromage – soit, mais 10 kgs de biscuits - non !!!
Lors des 15 derniers jours, le manque de nourriture gourmande a dû être
vraiment cruel pour qu’il ait autant craqué sur le rayon biscuits…
C’est
donc légèrement alourdis que nous nous sommes élancés sur la piste Uyuni –
Tupiza. Assez rapidement nous avons croisé de gros engins Caterpillar chargés
d’aplanir la route, quelle chance ! Les 70 premiers kms ont donc été
plutôt tranquilles et roulants. Le deuxième soir, nous avons été rattrapés par
Loïc, un cycliste français : lui a parcouru en une journée ce que nous avons parcouru en deux…
Oui d’accord, mais lui n’avait pas 2 ptits loulous de 16 kgs chacun, 40 couches
jetables, 4 couches lavables, une grosse tente de 4 personnes et 10 kgs de
biscuits ! Nous avons décidé de bivouaquer ensemble. Loïc, facilement
reconnaissable avec ses 2 mètres de haut et ses dreads de 50 cm, s’est élancé
sur la route il y a 2 mois, pour une durée et un parcours indéterminés. Nous
avons échangé une bière, un fond de Ricard (merci les copains !) et un
paquet de cacahuètes. Nous avons passé une excellente soirée tous les 5,
c’était très sympa de papoter et d’échanger sur nos différentes aventures.
Le
lendemain, le profil du parcours a un peu changé : la piste est devenue
plus vallonnée et des paysages de canyon ont commencé à se dessiner. Le soir
nous sommes arrivés à la petite bourgade d’Atocha. Et devinez quoi ?
C’était la fête du village. C’est incroyable, les boliviens passent leur temps à
faire la fête ! A La Paz, c’était la fête des étudiants ; à Sabaya,
c’était la fameuse orgie ; entre Coipasa et Tahua, tous les villages
étaient déserts car tout le monde était à la fête de Lica ; à Uyuni, tous
les soirs les habitants faisaient des répétitions pour la grande fête à
venir ; et voilà qu’à Atocha c’était la fête ! Super, nous avons
assisté au défilé des fanfares et des groupes costumés. Lise et Augustin ont
chanté et ont dansé, ils ont adoré. Le seul petit souci de la soirée, c’était
que tous les petits hôtels du bourg étaient complets ; en outre, nous
n’étions pas à l’aise avec l’idée de planter la tente au milieu de tous ces
gens éméchés. Nous sommes donc allés demander un logement au bureau de
l’éducation nationale, sans succès. Nous nous sommes rendus à la police, qui
nous a envoyés à l’église, qui a refusé de nous accueillir ; merci la
maison de Dieu ! Il commençait à faire froid et sombre, et notre seule
solution d’hébergement était la proposition d’un type complètement ivre et très
collant : il voulait absolument que nous allions dormir chez lui.
Finalement nous sommes allés à la mairie ; là-bas, personne n’était
vraiment très net, et toutes les salles étaient occupées par les fanfares et
les groupes de danse… Aïe ! Mais heureusement, après une heure d’attente
et de discussions, une solution a pu être trouvée : nous avons été logés
dans un terminal de bus tout neuf, pas encore en activité. Et surprise, nous
n’étions pas les seuls locataires : tous les ouvriers de la route étaient
aussi logés là-bas ! Le confort était assez spartiate, mais l’ambiance
très sympa : les ouvriers étaient en admiration devant nos vélos et se
plaisaient à se faire prendre en photo chacun leur tour à côté du tandem et de
la remorque.
Puis
le lendemain a commencé l’enfer… Nous ne le savions pas, mais entre Atocha et
Tupiza, la route est une piste de montagne qui oscille entre 3600 m et 4200 m,
qui sillonne entre canyons, cols, rivières asséchées, montagnes ocres, et
surtout qui monte et qui descend. Plus nous avancions, plus les côtes étaient
raides, très raides, super méga raides. Nous avons donc poussé, poussé, et
encore poussé… Nous avons transpiré, râlé, souffert… Mais mon dieu que c’était
beau ! Incontestablement, ça a été la plus belle route que nous ayons
parcourue depuis le début de notre voyage. Nous avons été subjugués par la
beauté des paysages. Avis aux amis cyclistes qui nous suivent : nous
recommandons fortement cette piste, mais attention, ne pas oublier de s’armer
d’une bonne dose de courage, de beaucoup de patience et d’énormément de
volonté !
Pendant
ces étapes, le vent a été très présent, à la fois ami et ennemi. Ami parce
qu’il soufflait quasiment tout le temps en notre faveur (ouf ! sinon, nous
y serions encore !) Ennemi parce qu’il soufflait vraiment très fort, et
qu’il rendait toutes les pauses et bivouacs très désagréables (froid poussière,
etc.)
Petite
anecdote : Virginie, trouvant le circuit un peu trop facile, a roulé toute
une matinée avec la béquille frottant contre la roue arrière de son vélo…
L’histoire ne dit pas s’il s’agissait d’un simple incident technique, ou si
c’était un mauvais coup de Julien qui voulait pénaliser sa compagne…
Après
6 jours et ½ de douloureux bonheur, nous sommes arrivés à Tupiza, petite ville
agréable et relativement chaude, à 2950m d’altitude. Nous avons choisi l’hôtel
le plus luxueux de la ville. Quoi ? Nous le méritons bien, non ?
Douche délicieusement chaude, excellent petit déjeuner, confortable salon,
pelouse, piscine, transats… le Bonheur, avec un grand B ! Et le tout pour
22€ la nuit (tout compris, pour toute la famille), nous aurions tort de nous
priver.
Alors
voilà, nous profitons en ce moment de ce petit paradis en famille. Dans les
jours qui viennent, nous allons sans doute découvrir la région à cheval, et
visiter le sud Lipez en 4x4 (merci pour ces deux bonnes idées les
par4cheminsàvélo !)
... 10kg de biscuits ça se mérite... et pour le coup vous les méritez bien ! (+1 pour Virginie qui se donne des diffultés supplémentaires en roulant avec son vélo à 1 jambe ;-)). Belle aventure ! Biz Biz
RépondreSupprimerMarie et Seb
Super encore une fois ! Que d'efforts récompensés par les paysages et les biscuits... On l'a fait deux fois cette piste mais pas à vélo, bravo à vous ! Bonne continuation et profiter du Sud Lipez c'est grandisose ! La cyclofamily de Par4cheminsavelo.
RépondreSupprimerAller un petit nouveau à vous suivre. En figuré comme au sens propre puisque nous sommes à Cusco et qu'on se dirigera aussi par là.
RépondreSupprimerAu total, loin du monde, vous avez mis combien de temps au total sur cette piste?
2e question : Il reste des gâteaux? ;-)
Bonne route
Des biscuits, l'enfer, puis le bonheur...
RépondreSupprimerDu plaisir à lire et à voir, à sourire et à rêver...
Vos nouvelles, on les attend comme les cartes postales estivales, comme les alertes job pôle emploi, comme une carte d'anniversaire... mais c'est à chaque fois mille fois mieux et au delà de nos espérances.
Enormes bisous et profitez du luxe!!!
On vous embrasse fort. Pensez qu'ici, c'est bientôt la rentrée et que vous, vous vivez vos rêves veinards!!!
Mille pensées de nous trois.
Si on a bien suivi, vous nous souhaitez l'enfer ! On hésite un peu ....
RépondreSupprimerUn petit bonjour de france ou je me régale de vos recits et photos sublimes, continuer a en profiter un max. Laurent F
RépondreSupprimerEn cette veille de rentrée, j'envoie un gros bisou à Lise !!! Merci de nous faire partager cette grande aventure, les photos font rêver et on attend impatiemment le prochain post !! A bientôt !!
RépondreSupprimerChapeau !! A la fois effarant et excitant. Vos contes nous transportent bien loin de notre quotidien. Quelle dose de courage et de determination !
RépondreSupprimerJ'ai presque envie de me mettre a pedaler en m'imaginant ce defile de beaux paysages et de rencontres.. Continuez sur cette lancee!!
Nous venons de faire cette route de Atocha à Tupiza, nous n'avons senti aucune difficulté ! Bon d'accord nous étions en 4x4 et ça nous a pris 3 heures ...
RépondreSupprimerOn a bien pensé à vous et on a compris votre douleur ! A votre place, on aurait craqué et pris un transport motorisé avant la fin ...
C'est vrai que la route est belle ! On s'imaginait à vélo sur la crete dans la descente !