Juste
avant de quitter Sajama, nos amis québécois nous ont encore fait un joli sketch : tous
guillerets, ils s’étaient levés à 5h du matin pour prendre le minibus de
6h et filer vers Patacamaya. Ils étaient les premiers arrivés à l’arrêt ;
mais quand le minibus est apparu, 15 boliviens sont passés devant eux, le minibus
s’est rempli et est parti sans les québécois. C’était le seul de la journée…
Les 3 amis ont donc erré comme des malheureux pendant 2 heures dans les rues
désertes de Sajama, par -15°C. Lorsqu’enfin notre hôtel a ouvert ses portes,
ils sont entrés pour boire… 3 verres d’eau chaude ! A priori ils n’avaient
vraiment plus beaucoup d’argent… C’est là que nous les avons trouvés, nous leur
avons offert des sachets de thé et leur avons souhaité bonne chance pour la
suite !
Quant
à nous, nous nous sommes lancés sur la piste en direction de Sabaya. La piste
bolivienne… toute une histoire ! Nous avons mis un peu de temps, mais nous
avons fini par comprendre, que le principe de la piste bolivienne est de désservir tous
les villages et hameaux d’une zone. Bien-sûr les villages et hameaux ne sont
pas parfaitement alignés, ils sont disséminés un peu partout dans la
pampa ; par conséquent la piste n’est pas du tout directe, mais zigzague
et fait de multiples et longs détours.
La
distance à vol d’oiseau entre Sajama et Sabaya est d’environ 110 kms, nous
avions planifié de rouler 140 kms, nous avons réellement effectué 180 kms…
Nous
avons tenté (une fois) de prendre un raccourci, c’est-à-dire une piste
secondaire qui coupe et permet d’éviter un hameau. Résultat, au bout de 2 kms
nous étions au fond d’une cuvette, enlisés dans 20 cm de sable. Nous avons
profité de cette occasion pour expliquer à nos enfants que l’erreur est humaine
et que c’est en faisant des erreurs qu’on apprend… Nous avons appris : ne
JAMAIS quitter la piste principale !!
Pendant
ces 7 jours de piste, nous avons tout rencontré : le sable, la caillasse,
la « tôle ondulée » due au passage des 4x4, les traversées de rivière...
Nous nous sommes fait mal aux cuisses, aux fesses, au dos, aux bras… Mais le
moral a toujours été là, et avec nos 20-25 kms par jour, nous avons avancé
doucement mais surement.
On
dit qu’en Mayenne il y a plus de vaches que d’habitants, et bien en Bolivie, il
y a plus de lamas que d’habitants ! Les villages étaient particulièrement
déserts, nous y croisions parfois un papi ou une mamie… Quelle drôle de vie
quand-même… Sur la piste, les 4x4 aperçus dans la journée se comptaient sur les
doigts d’une main. Heureusement dans chaque village nous trouvions une pompe ou
un robinet pour nous ravitailler en eau.
Outre
la difficulté, nous gardons plein de beaux souvenirs de ces étapes :
A
Macaya, nous avons discuté avec les militaires les plus malheureux du monde.
Les pauvres, ils avaient vraiment dû faire quelque chose de mal pour se
retrouver en service militaire dans la caserne le plus paumée de Bolivie !
A Macaya aussi nous avons adoré le lac, les montagnes se reflétant dans ses
eaux et les flamands roses.
A
Julo, nous avons assisté à la fête nationale (fête de l’indépendance de la
Bolivie). Le défilé était particulièrement comique : 7 écoliers, 9
militaires et 16 habitants ont défilé devant les 5 membres du conseil
municipal ; le tout en musique et avec commentaires au micro
s’il-vous-plaît ! Nous avons été invités par le maire à partager le repas
de la fête ; pour la première fois nous avons mangé du lama, pas mauvais.
A
Villa Turni, nous avons été accueillis par le pasteur et sa femme. Ils nous ont
gentiment proposé une chambre, mais nous avons préféré le confort de notre
tente. En revanche nous avons dîné chez eux : lama et quinoa étaient au
menu. Et puis est venue l’heure de la messe, impossible de refuser. Grand
moment de solitude pour la famille Bison dans cette église évangélique :
nous étions 6, nous 4, le pasteur et sa femme… Le pasteur faisait la messe, tandis
que la femme pleurait des prières à genou… Au bout de 20 minutes, nous avons
prétexté que les enfants étaient fatigués pour nous éclipser… Merci les
enfants !!
A
Cruz de Huallyas, de nouveau on nous a proposé l’hospitalité : un ouvrier,
qui nous offrait une chambre. Mais finalement, nous avons opté pour un bivouac
dans le hall de l’hôpital, désert. Toit, électricité, ce n’était certes pas
féérique, mais hyper pratique !
Et
puis, il faut l’avouer, lors de notre dernière étape, nos nerfs ont failli
craquer. Non seulement la piste nous a fait faire un énième détour imprévu de plusieurs
kilomètres, mais en plus nous avons souffert d’un curieux phénomène : nous
avons contourné une montagne en allant tout d’abord vers le nord, puis vers
l’est, puis vers le sud, et vous nous croirez si vous voulez, nous avons eu le
vent de face en permanence ! Autre chose étrange lors de cette
étape : des autruches ont traversé la piste devant nos yeux ébahis… ?
…
Enfin
nous sommes arrivés à Sabaya. La ville était en fête depuis une semaine. Coup
de chance, en discutant dans les rues, nous sommes tombés sur monsieur le
préfet (complètement ivre) qui nous a proposé un logement. Ni une ni deux, il
est monté à l’arrière du tandem pour nous montrer le chemin… de la
préfecture ! C’est donc dans une pièce de la préfecture que nous avons élu
domicile pour la nuit ; avec s’il-vous-plaît un policier pour monter la
garde à l’entrée !
La
fête de Sabaya était comment dire… une véritable orgie ! Les hommes
buvaient bière sur bière, les femmes toutes jolies en tenue traditionnelle
tenaient difficilement debout, les fanfares avaient bien du mal à défiler,
attention aux chutes et aux fausses notes ! Tout le monde était saoul,
c’était impressionnant. Même dans nos vies d’étudiants, nous n’avions jamais vu
pareil spectacle ! Et nous au milieu de tout ça, et bien, on nous offrait
des bières, nous devions boire des verres cul-sec « Si si, es la
tradicion ! » qu’ils disaient… Julien a reçu plusieurs déclarations
d’amour, pendant que Virginie essayait, tant bien que mal, de protéger Lise et
Augustin de tous ces bras qui voulaient les porter et toutes ces bouches qui
voulaient les embrasser. Puis nous avons quitté cette orgie pour aller
tranquillement nous endormir à la préfecture.
Vos photos sont magnifiques !!!!vos commentaires aussi !!! j'adore vous suivre .... Bisous Lili
RépondreSupprimerEt là,j'ai envie d'éclater de rire à cause de ce Préfet et de l'histoire de la grande fête,mais ça me fait terriblement mal au dos...!!!
RépondreSupprimerMerci encore et bonne continuation surtout.
Gros bisous de nous trois.
Juliette, Émilie et Julien
Bonjour les Bisons!
RépondreSupprimerMerci pour le partage. Nous prenons cette route dans deux jours et avons une petite question. Comment avez vous traversé la rivière après Macaya pour rejoindre la route qui va à Julo. Sur mes cartes elles ne se rejoignent pas. Aussi, à partir de Coipasa, sur le lac de sel, y-a-t-il un chemin clairement tracé par les 4x4 vers le sud pour rejoindre la route sur le bord du lac? Merci pour vos photos...nous sommes inspirés!
Charles et Denise
Voici mon adresse email ça sera plus facile pour communiquer julienbison@yahoo.fr
SupprimerJe vous enverrai une photo de nos cartes et les explications.
Je vais envoyer votre adresse de blog à mes parents....pour inspiration!