(Article
posté à San Antonio de los Cobres, faute de réseau internet à Susques)
Après
avoir dégusté quelques empanadas sur la « plaza » de Humahuaca
(Mmmm ! On adore cette spécialité argentine, petit beignet frit garni de
légumes, de viande et de fromage), nous sommes repartis à vélo en direction de
Tilcara. A peine quelques kilomètres parcourus, et qui avons-nous croisé ?
Mariano et Agnese ! Ils accompagnaient quelques clients cyclistes sur un
tour de quelques jours dans la région. Nous étions vraiment heureux de nous
revoir : embrassades, discussions animées, échange de bonbons, photos, et
chacun est reparti dans sa direction.
Nous
avons roulé tranquillement le long de la route n°9, au milieu de la
« Quebrada de Humahuaca », vallée classée au patrimoine mondial de
l’Unesco. Il faut reconnaître qu’elle était belle cette vallée : le vert
des arbres, le jaune des champs, le rouge, rose et ocre des montagnes,
superbe ! En revanche, nous avons moins apprécié la circulation, plus
importante et surtout plus rapide que sur les routes boliviennes !
A
Tilcara, nous avons élu domicile dans un petit camping basique, mais
confortable, avec de l’ombre et de bonnes douches chaudes. Là-bas, nous avons
fait nos premiers barbecues : viande de bœuf argentine et saucisses, un
régal !
Puis,
nous avons continué notre route jusqu’au village touristique de Purmamarca.
Nous avons dîné dans un petit resto dans lequel jouait un groupe de musique
local. C’était vraiment très sympa, l’ambiance était bonne, Lise et Augustin
ont applaudi, tendu les oreilles, et écarquillé les yeux pendant toute la
soirée. Le lendemain matin, nous sommes allés faire une balade à pied autour de
la montagne aux 7 couleurs. C’était vraiment très beau et très agréable,
d’autant plus agréable que les enfants ont marché sans râler pendant plus d’une
heure !
Après
ces quelques jours de tranquillité et de confort, les choses sérieuses ont
commencé. La très connue « Cuesta de Lipan » nous attendait :
2000 m de dénivelé positif sur 35 kms. La première partie était plutôt facile,
nous avons fait notre première halte dans le lieu-dit de Lipan. Pas âme qui
vive, mais une petite école avec quelques jeux pour enfants a fait office de
lieu de bivouac.
Et
le lendemain, nous avons grimpé, grimpé, encore grimpé… Avec ses innombrables
lacets à flanc de montagne, la route était de toute beauté. Nous avons beaucoup
été encouragés par les voitures, les motos et les camions ; on nous a même
donné quelques biscuits et de l’eau, ça faisait chaud au cœur. Les derniers
kilomètres ont été épouvantables : non seulement la pente était raide,
mais un terrible vent de face nous empêchait d’avancer ; impossible de
pédaler, alors nous avons poussé nos vélos, en râlant contre ce maudit vent.
Puis, ouf, sauvés, dans un virage un peu à l’abri du vent, nous avons pu
planter notre tente derrière une petite maison-boutique. Là, le jeune et très
gentil Marco nous a aidé à planter les sardines ; lui aussi était en vélo
et allait redescendre à Purmamarca dans la soirée : 46 minutes pour
descendre ce que nous avions monté en 1,5 jour !
Ce
jour restera dans nos mémoires pour deux raisons : ce sera probablement
notre record d’ascension du voyage (1280 m de dénivelé positif), et c’était le
13 septembre, anniversaire de notre petite Lise ! Dans la tente, nous
avons bien fêté l’évènement : ballons roses, verres de princesse,
assiettes Charlotte aux fraises, cuillères Hello Kitty, gâteau Barbie, Lise
était aux anges ! Elle avait tellement peur de devoir souffler ses bougies
sur un bout de pain rassis (allusion à l’anniversaire de Julien, 1 mois et demi
plus tôt)… Après l’ouverture de quelques cadeaux, nous avons organisé une
petite boum dans la tente, une salle une ambiance, mais quelle ambiance !
Très chouette soirée, après une très dure journée…
Nous
nous attendions à une étape facile le lendemain, erreur… Certes, la matinée en
descente au milieu de superbes paysages était plutôt agréable ; certes la
pause déjeuner au soleil sur le salar de « Salinas grandes » était
très chouette, mais les 13 kms de ligne droite avec un incroyable vent de face
furent terribles ! Virginie a choisi l’option « pédalage » et faisait
péniblement du 6 kms/hr ; Julien a choisi l’option « poussage » et
faisait aussi péniblement du 6 kms/hr… Dur dur, d’autant plus que sur cette
partie, personne ne nous encourageait : en voiture, les gens ne se
rendaient pas compte de la puissance du vent et donc de la difficulté. Pour
nous faire encore plus mal au moral, nous avons roulé 300 mètres dans l’autre
sens : 25 kms/hr… tout est dit…
Notre
bivouac dans la cour de l’école de Tres Pozos était un peu triste : le
village était en deuil, suite au décès d’un petit garçon la veille. Le
lendemain, nous avons franchi un nouveau col, sans vent cette fois-ci, et
aujourd’hui nous nous reposons dans la bourgade de Susques. Demain nous prévoyons
de nous élancer sur la mythique route 40, qui traverse l’Argentine du nord au
sud. 550 kms de piste sont au programme, mais cette fois-ci, nous ne sommes pas
certains que nous aurons la force de les affronter… Nous allons étudier la
possibilité de prendre des bus pour les tronçons difficiles (le col de Acay
notamment, à 5000 m d’altitude, nous fait un peu peur…) A bientôt pour la suite
de nos aventures !
Même pour trois minutes lors de votre mise en route à Purmamarca, c'était génial de vous voir passer!! On vous encourage, continuez bien! Aloïs et Romane
RépondreSupprimerAh, on commençait à s'inquiéter, je trépignais d'impatience de vous lire moi!!! Je vous rappelle que votre blog contribue à ma bonne rééducation et j'étais un peu en manque!!!
RépondreSupprimerIl n'y a qu'un mot à vous dire: BRAVO!!!
A non, j'oubliais aussi: Joyeux Anniversaire Lili!! Tu te rends compte, fêter ton anniversaire à l'autre bout de monde!!! Ce devait être super! Et avec une ambiance pareille en plus, et une organisation du tonnerre, j'espère que tu t'en souviendras longtemps!!! Gros bisous Lili à toi et toute ton équipée sauvage.
Juliette, Émilie et Julien