mercredi 9 juillet 2014

Cusco - Puno : l'Altiplano majestueux

Lorsque nous avons quitté Cusco, nous étions un peu émus de dire au-revoir à Francesco et Lidia, les gérants de l'hôtel Estrellita. Nous nous sentions vraiment comme à la maison chez eux. Un peu émus aussi de dire au-revoir aux autres voyageurs belges et français avec qui nous avons échangé quelques moments sympathiques.
 
Nous avons roulé pendant 7 jours pour rejoindre Puno, quelques 400 kms plus loin.
 
Lors de notre premier bivouac, sur le terrain de foot d'un petit village, nous avons fait la connaissance d'un drôle de ptit bonhomme : Antoni, 3 ans à peine et déjà autonome comme un grand... Antoni a passé la soirée avec nous ; sans complexe, il a même dîné avec nous. Les 3 enfants se sont vraiment bien amusés ensemble. Il faisait nuit depuis déjà 2 bonnes heures quand nous avons raccompagné Antoni à sa maison. Aucun signe de vie de ses parents pendant toute la soirée... Et forcément le lendemain, dès 6h30 du matin, Antoni était à la porte de notre tente, habillé et coiffé exactement comme nous l'avions laissé la veille...
 
Le lendemain, nous avons bivouaqué dans une espèce de "Camargue péruvienne". Nous étions entourés par des taureaux, certains en liberté ; ce n'était pas toujours très rassurant... La communication avec les paysans du coin n'a pas été facile, car dans cette région, les personnes âgées ne parlent pas l'espagnol, mais uniquement le quechua. Alors du quechua, parlé dans une bouche qui n'a plus que 3 dents, et qui mâche la feuille de coca, nous vous assurons que ce n'est pas facile à comprendre !
 
Un peu plus tard, nous avons eu une étape hautement stratégique : il fallait absolument trouver à 11h précises une télé pour suivre le 1/4 de finale de l'équipe de France. Bon, à 11h, nous étions au milieu de la pampa, en train de pédaler en pleine côte interminable... A 12h, nous sommes arrivés à la petite station thermale d'Aguas Calientes. Ouf, nous allions pouvoir voir la 2ème mi-temps. C'était sans compter sur la rencontre avec Charlotte et Dominique, 2 savoyards en vadrouille en fourgon, fort sympathiques, mais très bavards. Arg, après 1/2 heure de discussion, nous avons enfin pu accéder à une télé, pour assister à la défaite des français.
 
Nous nous sommes consolés par une baignade dans les eaux thermales : barboter dans une eau à 37-40°C, quand dehors il fait très très frais, ce n'était que du bonheur ! Les enfants se sont régalés ! Après notre baignade (ou décrassage...), nous sommes allés rendre visite à Charlotte et Dominique dans leur drôle de camion. D'extérieur, on aurait dit un camion blindé froid et grossier ; à l'intérieur, nous avons découvert un vrai petit cocon, joli et confortable. Nous avons passé un bon moment avec ce couple savoyard. 50 ans passés tous les deux, ils enchainaient les randonnées, les sorties d'alpinisme et les séances de VTT. Ils prévoyaient même d'aller faire du ski de rando au Chili ! Pourvu qu'on puisse faire la même chose dans 20 ans !
 
Ce soir là, nous avons dormi dans la montée d'un col, à 4000m d'altitude. Teofilo, éleveur de truites solitaire, est venu nous rejoindre pour nous observer et discuter avec nous. Le lendemain matin, il était de nouveau au rendez-vous, pour s'assurer que nous avions bien dormi et que tout allait bien. Que d'attention et de gentillesse...
 
Après le col, nous avons découvert l'Altiplano dans toute sa splendeur. De grands espaces jaunes, balayés par les vents, à 3900 m d'altitude. Des fermes, des vaches, des taureaux, des moutons, des femmes en tenues colorées, des enfants au joues rougies, décoraient ce paysage. Magnifique.
 
D'autant plus magnifique que la route descendait légèrement et que le vent était dans le dos...  ;-)
 
En revanche, les nuits sur l'Altiplano se sont révélées très fraîches. Nous avons enregistré un -6°C dans la tente, ce qui signifie probablement un -12°C -15°C à l'extérieur (nous n'avons pas eu le courage de sortir le thermomètre !) Le bon côté de l'Altiplano, c'était que dès 6h30 du matin, le soleil était au rendez-vous. Mmm, que ces rayons de soleil faisaient du bien, et comme ils étaient nécessaires pour dégeler notre eau et dégivrer tente et remorque...
 
Et puis voilà, tout doucement nous avons retrouvé la civilisation ; nous avons assisté à une foire aux bestiaux (finalement les bêtes curieuses ce n'étaient pas les vaches, mais nos 2 blondinets voyageant à vélo !) ; tout doucement nous sommes arrivés à Puno, au bord du lac Titicaca.
 
PS. Tout n'est pas magnifique au Pérou, nous avons aussi traversé des zones vraiment pas chouettes : les alentours de Juliaca par exemple, où nous avons du rouler en zigzagant pour éviter les chiens écrasés, en nous bouchant le nez pour éviter de respirer les odeurs de toutes les poubelles amassées sur le bord de la route...
 
 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 

2 commentaires:

  1. Juliette, Emilie et Julien10 juillet 2014 à 09:26

    Ouuuuh, les doudounes sont de sortie!!! Et les kilomètres sont avalés sans encombre... Vos photos nous font rêver et comme toujours, on pense très fort à vous. Vous nous donnez très envie avec vos bivouacs de rêve et vos bouilles heureuses!
    Ici, c'est l'hiver cette semaine: pluie et froid = intempéries pour Julien et grosses glandouille et grosse caillante au bureau pour Emilie.
    On prépare doucement nos vacances en Suisse, ça va nous faire le plus grand bien.
    On vous embrasse et Juliette fait de gros bisous à ses copains Lili et Augustin!
    Les Guenilles

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  2. Encore un aticle très motivant pour nous , malgré la rubrique "chiens écrasés" ! Tout ne peux pas etre parfait. Nous sommes à Lima et le ciel n'a pas le meme bleu que là haut mais nous avons plus que --6 degrés dans l'hotel !

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