Nous
avons quitté Abancay dans la douleur : une pente bien raide, sous un
soleil déjà bien chaud, au milieu des minibus, des taxis, des bus, des gens,
des chiens, des poules, des ânes, des cochons… Du coup, nous nous sommes
arrêtés assez rapidement pour déjeuner dans un petit bouiboui restaurant de
bord de route. Et là, nous avons testé une spécialité péruvienne : le cuy (cochon
d’inde grillé). Toute une expérience ! La dame, très gentille, nous a
annoncé une attente de 10 minutes ; lorsque nous l’avons vue aller chercher
les bestioles encore vivantes, nous nous sommes dit que ça allait être
probablement plus long… Nous avons effectivement attendu 1h30… Enfin, les cuyes
sont arrivés : servis en entier dans l’assiette. Il a fallu se faire
violence pour les finir. La dame a même été un peu surprise que nous ne
mangions pas les têtes, du coup, elle en a donné une à son fiston de 2 ans, qui
l’a dégustée comme une sucette… De l’autre tête elle a retirée des bouts de
cervelle, qu’elle a mis dans de l’alcool fort, et que nous avons dû boire cul
sec, pour nous porter chance soi-disant... Ça ne vous rappelle pas une scène
des Bronzés ??
L’estomac
un peu nauséeux, nous avons repris la route. Paysages toujours aussi
magnifiques. La recherche du bivouac a été un peu compliquée ce soir-là, mais
finalement, dans un petit hameau, une famille nous a proposé son terrain. De la
bonne herbe bien grasse, entre un cochon, ses porcelets, un âne et des vaches,
c’était royal !
Le
lendemain, au col, nous avons rencontré Dallas, un australien à vélo. Cette
rencontre aura été bien utile puisqu’il nous a conseillé un petit hôtel de cyclistes
à Cusco, où nous séjournons aujourd’hui, et où nous sommes très bien. D’ailleurs
sur la suite du parcours, nous avons rencontré un cycliste breton, et un couple
de cyclistes anglais, qui nous ont conseillé la même adresse.
Nous
avons dormi dans un petit hôtel à Curahuasi. Lise était ravie puisqu’elle a pu
jouer toute la soirée avec Mair, une petite péruvienne de son âge. Julien était
un peu moins ravi, puisque la seule chaîne de la télé qui ne fonctionnait pas,
c’était celle du mondial de foot, au moment du match France-Suisse… Le ptit
vieux de l’hôtel, plein de bonne volonté, a essayé au moins 3-4 télés d’autres
chambres, mais rien à faire…
Le
lendemain, après une belle descente, nous avons démarré l’ascension du 2ème
col. Nous avons vite été arrêtés dans notre élan. Barrage de police pour
travaux sur la route, 1h30 d’attente. En France, tout le monde se serait
énervé, aurait râlé. Au Pérou, tout le monde s’arrête dans la bonne humeur,
discute, en profite pour aller se rafraîchir dans la rivière. Nous avons suivi
le mouvement. Nous avons bien rigolé avec un groupe de motards (originaires du
Salvador, du Mexique, du Brésil, du Chili et de Jordanie) puis nous avons sorti
maillots de bain et petits gobelets pour se baigner et jouer avec le sable.
Après ce petit intermède, nous avons pu reprendre la route, et là l’horreur…
Une route non asphaltée, en montée, pleine de poussière et d’engins de travaux,
sous un soleil de plomb… pendant 15 kms ! Pour couronner le tout, nous
avons dû attendre plusieurs fois à différents barrages… Et le soir à Limatambo,
tous les hôtels étaient complets, remplis par les ouvriers de la route !
Nous avons fini dans une espèce de chambre d’hôte, pas très sympa, sale, sans
eau chaude, où nous avons mangé des pâtes nature, un peu déprimés. Les enfants
étaient contents, parce qu’ils pouvaient faire du trampoline sur les lits, et
qu’un des lits était recouvert d’une couette avec des nounours…
La
nuit a malgré tout été bonne, et le lendemain, après une longue étape, nous
avons pu atteindre le col. Nous avons dormi là-haut, au péage. Nous avons
planté la tente sur le terrain d’une dame. Encore une fois, nous avons attiré
tous les enfants du coin. Certains ont même eu droit à un tour de tandem !
Et puis, les personnes du péage nous ont gentiment prêté leur cuisine pour le
repas du soir et le petit déjeuner, ce qui a été fort appréciable au vu des
températures très fraîches et des gelées du matin.
La
dernière journée, nous avons rejoint Cusco. Comme d’habitude, les péruviens
nous ont annoncé de la « pura bajada » (pure descente) jusqu’à Cusco,
et en fait nous avons grimpé plus de 400m de dénivelé positif… Nous sommes
habitués, depuis le début du voyage, c’est la même blague !
Nous
avons omis de vous parler de deux petits désagréments qui nous font
souffrir depuis une dizaine de jours :
-
Nous nous sommes fait piquer par des
petits moucherons péruviens. Autrement plus pénibles que nos moustiques
français. Les démangeaisons sont très fortes, et durent plus d’une semaine.
-
Augustin a appris un nouveau mot :
Pourquoi ? Il l’utilise environ 500 fois par jour… Finalement, ce n’est
pas le vélo le plus dur… ;-)
Nous
avons atteint Cusco, sa foule, ses ruelles, ses bruits, ses odeurs, ses
couleurs. Nous nous sommes installés à l’hospedaje Estrellita, petit havre de
paix pour les cyclistes. Aujourd’hui, nous avons assisté à la grande fête Inti
Raymi (fête inca pour célébrer le solstice d’hiver). C’était très
impressionnant, mais nous n’avons malheureusement pas beaucoup apprécié :
la foule nous empêchait de voir la cérémonie, alors nous avons voulu profiter
de la procession, quelle déception quand nous avons vu passer les figurants en
bus plutôt qu’à pied !
Nous
allons rester du côté de Cusco une petite semaine et bien-sûr, l’incontournable
visite du Machu Picchu est au programme.
Bravo à vous 4, vous avez bien assuré à vélo jusqu'à Cuzco. Vos photos et textes nous motivent à fond ! Pour nous le départ est dans 2 semaines, votre page bivouac nous sera très utile.
RépondreSupprimerPetite question : vous avez un compact ou un reflex pour prendre de si belles photos ?
Un reflex. C'est un peu plus lourd mais ça vaut le coup.
RépondreSupprimerSi vous avez d'autres questions voici mon adresse mail julienbison@yahoo.fr ça sera plus simple
Mais que c'est BEAU!!!!!
RépondreSupprimerhello, eh pourquoi ne pas en faire profiter les suivants? Quel est cet hôtel à cyclistes à Cusco? Pour l'instant on est dans un hôtel qu'on trouve moyen, moyen. Cela dit on a pas pris le temps de choisir vraiment car Anne-Marie se tape une grippe avec 40* de fièvre.
RépondreSupprimerEstrellita à Cusco rue Tallampayo un truc comme cela A plus Guillaume
RépondreSupprimerMerci beaucoup, mais c'est moi qui n'est pas tout bien lu. Il suffisait d'allez dans votre super page Bivouac. Tout est inscrit.
RépondreSupprimerMerci